Affaire Petrov: Les petits mensonges en famille

Ge-Servette qui décide de renoncer aux Services d’Oleg Petrov pour la saison prochaine: il n’y pas si longtemps, personne n’aurait compris pareille décision. C’est pourtant le scénario qui va se produire aujourd’hui, mettant un terme une longue saga qui secoué le club durant plus de deux mois, allant meme jusqu’à créer des tensions entre l’entraìneur-manager Chris McSorley et le conseil d’administration. «Petrov s’est mis d’accord pour trois ans avec Zoug.» Relayée par certains canaux, démentie par toutes les parties concernées (le joueur, son agent Doug Honegger, Chris McSorley) et non commentée par le EV Zoug, l’information n’a cessé de faire jaser. Info ou intox? En fait, un peu des deux. Info, car aujourd’hui, le doute n’est plus permis. Seul contre tous, Oleg Petrov affirme «qu’il n’a pas signé d’accord avec Zoug et que si tel était le cas, il l’avouerait». Toutes, absolument toutes les autres parties concernées prétendent le contraire. Le Russe l’aurait meme avoué ses dirigeants. Intox, car Petrov n’a plus vraiment envie de se rendre Zoug. Si l’affaire n’a pas trouvé d’épilogue officiel depuis plusieurs semaines, c’est précisément parce que le Russe s’efforce de casser son contrat avec Zoug. Epaulé jusqu’au week-end dernier par GeServette. Mais la rupture été consommée samedi: au moment où Doug Honegger soumis Marco Torriani, président de GeServette, le contrat qui devait etre signé. «Il ne ressemblait plus vraiment ce qui avait été convenu, avoue Marco Torriani. Je n’ai pas compris ce qui se passait.» C’en était trop pour le président «grenat», ardent partisan du maintien de Petrov Genève. Chris McSorley toujours voulu se fier aux déclarations de Doug Honegger et Oleg Petrov, qui lui ont certifié, maintes reprises, les yeux dans les yeux, «que rien n’avait été conclu avec Zoug». Meme topo envers le conseil d’administration et Claude Barbey, président d’honneur, qui ont remué ciel et terre pour proposer un juteux contrat, dépassant celui de Zoug. Certains estimaient que le Russe avait signé dans la cité du kirsch, d’autres pas. La réalité se voulait plus complexe: il avait signé, avant de se raviser et de vouloir rester Genéve. Rentré d’Ecosse hier soir, aprés avoir passé six jours avec l’équipe nationale britannique, Chris McSorley ne masque pas son amertume. Ce n’est que lundi dernier qu’il enfin appris la vérité. Ce qui n’a pas empeché les dirigeants «grenat» (mais pas McSorley) de poursuivre les négociations, avant de les rompre samedi. Aprés que de nouvelles revendications eurent été introduites: option pour une 4e année de contrat et possibilité de rompre l’accord chaque hiver. «Nous avons tous été trompés depuis deux mois et demi, souffle Chris McSorley. Oleg et son agent nous avaient certifié que rien n’avait été conclu Zoug. Pourquoi ne devais-je pas les croire?» Interpellé, Doug Honegger préfére éluder le sujet. Sans démentir le bien-fondé de nos affirmations. «Le probléme n’est pas là, rétorque-t-il. C’est tout le systéme de transferts durant la saison qui crée des conflits.» Oleg Petrov, lui, ne varie pas d’un iota sa position. «La vraie question, c’est de savoir si Ge-Servette me veut vraiment. Je n’ai toujours pas requ d’offre de leur part.» Décision aujourd’hui Et maintenant? «Je vais rencontrer Marco Torriani aujourd’hui et nous allons en discuter», lache Chris McSorley. Le président genevois lui renvoie la balle. «La décision finale doit etre prise maintenant par McSorley: voit-il encore une possibilité de construire l’ avenir avec Petrov?» Poser la question, c’est déjà répondre. Marco Torriani poursuit. «Nous apprécions les grands joueurs. Petrov en fait partie. Mais des limites existent partout. Il certaines règles d’éthique suivre dans un club qui veut montrer l’exemple.» L’abcés sera crevé aujourd’hui et un brin de clarté sera rétabli. Mais la suite de la saison s’annonce délicate pour une équipe qui n’est pas au mieux de sa forme depuis un bon mois. Et qui pourrait ne pas sortir indemne de ce conflit.